Après avoir parcouru tout le village, pour rassurer tous les habitant de Kumo, Fuko se mit à courir en direction de l’hôpital. Une fois arrivée dans ce lieu où il n’y avait que des malades, des infirmières et des médecins, elle se dirigea vers la réception, où elle demanda à la secrétaire quelle était la chambre du jeune homme appeler Kazaya Hiroki. La secrétaire fit rapidement une recherche dans les archives pour enfin donner une réponse à la kunoichi.
Selon ses dires, Kazaya se trouvait dans la chambre 707, un nombre qui rappelait de nombreux souvenir à la jeune Kameyama.
Ce fut avec impatience qu’elle se dirigea vers la chambre du patient. Une fois devant la porte, la jeune fille aux cheveux roses sentit son cœur s’emballer. De sa main tremblante, elle frappa.
Fuko resta inquiète n’entendant pas tout de suite de réponse, mais… Une voix masculine se fit entendre après quelques minutes de silence :
Entrez… Répondit-il tout bas.
Heureuse d’entendre sa voix, la jeune ANBU ouvrit la porte en souriant. Dans la pièce, elle trouva le jeune homme qu’elle désirait tant revoir sur un lit, connecté à plusieurs machines qui se trouvaient autour de lui. Peu surprise, Fuko se dirigea doucement vers lui et s’installa près de lui, sur son lit.
- Kazaya-dono, c’est moi, Kameyama ! Vous souvenez-vous de moi? Lui demanda-elle en le regardant dans les yeux.
- Comment t’oublier ! Dit-il. Je me souviens parfaitement de qui tu es ! Et je savais que tu allais venir.
- Mh… Je vois, vous avez vraiment le pouvoir de lire dans les pensés et l’avenir, n’est-ce pas ?
- Qui est-ce qui te l’a dit, hein ? C’est Keichi, c’est ça ?! Ah ! Ca ne m’étonne pas de lui !
Un grand silence envahit la pièce. La jeune fille ne savait que répondre à ces paroles. Après quelques minutes, elle décida de raconter la vérité au blessé.
- Kazaya-dono... Commença-t-elle. Je suis désolée… Je ne devrais pas vous annoncer ça ici, ni maintenant, mais… Après votre combat contre cette personne, Keichi a été tué par votre adversaire…
Complètement bouleversé, le jeune homme resta un instant immobile. Il devint tout blanc. Le silence se refit entendre une nouvelle fois. Puis, soixante secondes plus tard, il revint à lui.
- Ne t’excuses pas, et puis… Arrête de me vouvoyer ! Lâcha-t-il en esquissant un sourire. « Bon ! Je sais que tu n’es pas venue ici aujourd’hui pour m’annoncer des mauvaises nouvelles, mais plutôt pour que je te raconte ce que je sais sur de tes parents, non ? »
Après un moment d’hésitation, Fuko fit un signe de tête en guise de réponse positive.
« Bien, alors je vais commencer ! » S’exclama le jeune homme en souriant.
*Mh… C’est bizarre… D’habitude il n’est pas aussi ouvert devant les autres… Qu’est-ce qui ne va pas ? J’ai un mauvais pressentiment…. Il me cache quelque chose...* Se dit la kunoichi aux cheveux roses en fixant Hiroki.
- Il y a 15 ans, alors que je n’étais qu’un petit garçon âgé de 7 ans, un des hommes les plus riches en Chine après l’empereur, eut un enfant avec une femme de Kumo, Haruno Tsubaki. C’était une femme très douce et gentille, mais personne ne faisait attention à elle, personne sauf moi… Comme je n’avait pas de mère, je me demandais ce que ça faisait d’avoir une femme comme elle qui nous protègerait à tout moment. Donc, je me suis mit à la suivre lorsqu’elle allait faire ses courses avec son enfant dans les bras… Je m’imaginais à la place de ce bébé qu’elle chérissait plus que tout au monde. Je me demandais aussi comment son mari faisait pour ne rien partager avec elle… Ni son amour, ni son argent… Il avait beau être mon oncle, je le haïssais de plus en plus à chaque fois que je le voyais maltraiter sa pauvre femme.
Et il n’y avait pas que lui, tous les habitants du village se mettaient contre elle lorsqu’elle donnait son avis ! On ne la concéderait que comme une étrangère…
Je trouvais ça vraiment injuste… Je me demandais si l’enfant qu’elle avait mit au monde allait aussi un jour la détester parce que ce n’était pas une chinoise, oui je me le demandais… Jusqu’au jour où, à ma grande surprise, Tsubaki alla au parc avec son bébé, elle qui n’avait jamais le temps de s’amuser avait pu sortir pour aller se balader avec son enfant ! Elle s’installa près de moi dans le bac à sable et dit au petit être qui s’avait à peine ramper qui j’étais, ce fut à ce moment là, que j’ai remarqué que le bébé était une fille et que Tsubaki me connaissait.
- Mh… Je ne vois pas vraiment le rapport, Kazaya-dono.
- Pourtant c’est simple, l’enfant c’était toi… Et la jeune Tsubaki c’était ta mère !
- Hein ?! Dois-je comprendre que je suis chinoise ? Que je suis sensé être une communiste ?!! Et qu’en plus nous sommes cousins ???
Hiroki se mit à rire face à la réaction de Fuko.
- Oui, nous sommes cousins puisque nos pères étaient frères ! Mh… As-tu quelque chose contre les chinois ?! J’en suis un moi aussi, alors attention à ce que tu dis !
- Euh… Non, je n’ai rien contre eux ! Mais… Je suis juste surprise… Bon, continue.
- D’accord ! Alors, en fait, ta mère m’avait toujours connus et elle savait que je la suivais. Mais, ce qui m’as le plus surpris c’est qu’elle ne l’a pas du tout mal prit ! Ce qui était quand même assez bien ! Donc, elle est revenue me voir de nombreuses fois au parc. Et nous avons souvent joué ensemble… Jusqu’à ce que…
- Jusqu’à ce que… ?
- Jusqu’à ce qu’elle perde la vie.
Un soir, elle s’est disputée avec ton père, c’était la première fois que je voyais cet homme en train d’hurler. De l’autre côté de la fenêtre, j’avais peur d’être repéré. Je fus surpris de voir ta mère sortir en courant avec toi dans ses bras. Ton père vous suivait. Curieux, je me suis mit à courir, moi aussi. Je voulais savoir ce qui se passait… J’ai été choqué lorsque j’ai vu ta mère tomber sur une des marches de l’escalier se trouvant derrière elle. Toi, tu pleurais, tu n’avais qu’un an, c’est normal que tu ne t’en souviennes pas, mais moi… Ca m’a marqué à vie.
Fuko était très surprise, elle ne s’attendait pas à une histoire pareille concernant sa mère. Elle regarda le jeune homme dans les yeux, d’un air mélancolique, elle lui demanda de lui expliquer ce qui c’était passé ensuite, mais Kazaya avait l’air hésitant tout d’un coup :
« Ce qui s’est passé ensuite, est… Beaucoup plus compliqué… » Répondit-il.
- Compliqué ? Comment ça ? Peux-tu quand même essayer de me l’expliquer ? Qu’est-t-il arrivé à mon père ?
- Et ben… Après la mort de ta mère, ton père changea ton nom… Avant, tu t’appelais Shaohan… Mais il t’a renommé Fuko, car c’est comment ta mère aurait voulu te nommer… Je ne savais pas que ton père avait poussé la pauvre Tsubaki accidentellement. Je croyais qu’il l’avait fait exprès ! Pour ne pas qu’elle s’en aille avec toi ! Alors… Je me suis muni d’une épée chinoise aussi fine qu’un sabre. Et je suis partit à la recherche de ton père. Quand je suis arrivé chez vous, tu dormais… Ton père, lui, était sur le canapé avec un morceau de papier à la main.
Le jeune homme baissa la tête, puis continua.
Je… Je l’ai tranché à plusieurs endroits et à plusieurs reprises… Je ne me rendais pas compte de ce que je faisais... Mais… Je prenais plaisir à le faire… Car je détestais cet homme… M’enfin…
J’ai vite regretter ce que j’ai fais lorsque j’ai vu des larmes couler sur les joues de son cadavres… Et lorsque j’ai remarquer que le bout de papier qu’il tenait était une photo de ta mère… A ce moment là, je me suis dis que j’avais fais la plus grosse erreur de ma vie !
Fuko n’en revenait pas, elle était choquée par ce que lui apprenait Kazaya, le garçon qu’elle respectait tant. Silencieuse, elle attendait qu’il finisse de lui raconter ce qui s’était passé.
Après avoir tué un des hommes les plus riches de Chine, je ne pouvais plus rester là-bas… Mais je ne savais pas non plus où aller. Comme je n’étais qu’un enfant, personne ne me soupçonnait… Mais je savais que le jour où ils découvriraient que c’était moi le meurtrier, ils me tueraient !
Par chance, un jour j’ai appris qu’une famille voulait bien t’adopter car ils connaissaient tes vrais parents et savaient ce qui s’était passé. Je me suis alors caché dans le véhicule qui allait t’emmener jusqu’à Kumo, pour que tu rencontres ta nouvelle famille…
- Les Kameyama…?
- C’est exact.
- Alors… Ils ont toujours su que mes vrais parents étaient morts ?! Pourquoi ne pas me l’avoir dit ?!
- Pour ne pas que tu saches les horreurs de ton passé, il me semble…
- Mais… Et toi ?! Ton vrai nom n’est pas Kazaya Hiroki, n’est-ce pas ?!!
- Non, effectivement. Je m’appelais Zhang Bide Wu.
La jeune fille se tut, elle baissa la tête. Elle se demandait comment un jeune homme aussi gentil a pu tuer un homme… Et le pire, c’est ce cet homme n’était pas n’importe qui… La jeune kunoichi resta silencieuse, elle leva la tête pour poser son regard sur Kazaya qui était en train de pleurer.
Touchée par les larmes du jeune homme, Fuko se rapprocha et se mit à les essuyer.
- En réalité tu es sensible, n’est-ce pas ? Même si tu ne le montres guère, tu es très fragile, c’est bien ça ? Lui demanda-t-elle en souriant légèrement.
- Non. Ce n’est pas ça !
- Hm ? Pourquoi pleure-tu alors, Kazaya-dono ?
- Cesses de m’appeler comme ça. Appelles-moi Hiroki, s’il te plaît…
- Oh, euh… D’accord…
Le jeune Kazaya ne voulait guère que Fuko sache la véritable raison de ses larmes… Il ne voulait pas qu’elle sache que s’il pleurait, c’était parce qu’il aurait voulu qu’elle meure se soir là avec sa mère… Car effectivement, Hiroki a le pouvoir de lire dans les pensés et dans l’avenir, même s’il le nie… Et il a clairement vu ce qui allait se passer dans l’avenir de Fuko. Ce qui ne lui plaît guère… Mais la vie est ainsi...
Kazaya afficha un large sourire envers la jeune fille. Fuko fit de même, elle était loin de savoir ce qui allait ce passer plus tard. Ce qu’elle allait devenir…
Le jeune homme prit délicatement une mèche de cheveux de la kunoichi et se mit à jouer avec en l’enroulant autour de son doigt, pour ensuite poser sa main sur la joue de la jeune fille et la caresser.
- Dis moi, Fuko... Tu m’aime, n’est-ce pas ?
Lui demanda-t-il en la regardant dans les yeux. Surprise, la jeune fille devint complètement rouge avant de détourner le regard.
- Mh… Je savais que tu pouvais lire dans les pensés et dans l’avenir ! Menteur !
- Dois-je prendre ça pour un « oui », jeune fille ? Mais nous sommes cousins je te rappelle ! Hé hé
- Arrête de te foutre de moi… !
La jeune ninja se leva brusquement tout en repoussant la main de Hiroki. Le jeune homme, quant à lui, se mit à rire.
- Moi aussi, figures-toi ! Dit-il en la fixant.
- Hein ?? Fuko se retourna rapidement vers lui.
- Oui, moi aussi je t’aime ! Même si je ne le montre pas.
Là… C’était la cerise sur le gateau ! Non seulement c’est son cousin, non seulement il a tué son père, mais en plus il lui dit qu’il l’aime ! Fuko ne savait vraiment pas comment réagire devant tant de surprises ! Elle resta longtemps figée sur place à le regarder avec de grands yeux.
Kazaya, lui, se disait, qu’il fallait qu’il change l’avenir ! Dans le futur, il était sensé mourir sans même avoir dit ses sentiments à Fuko… C’est pour ça qu’il prit son courage à deux mains et qu’il le fit ! Par contre, il savait que sa mort était inévitable… Son assassin pouvait venir le tuer d’un moment à l’autre… Et il ne pouvait ni se défendre, ni mettre qui que ce soit au courant. Donc… *silence*
Le jeune homme prit la jeune fille par le poignet et la tirait vers lui, ce qui la fit perdre l’équilibre et elle tomba sur lui.
Il était blessé de partout, mais le fait de l’avoir contre lui ne lui faisait rien (Ou presque).
- Fuko… Promets-moi que tu deviendras une kunoichi très forte ! Et que tu seras prête à tout pour vaincre !
- Hein ? Mais pourquoi ? Lui demanda-t-elle, complètement rouge.
- Promets-le moi !
- Da… D’accord… !
Hiroki sourit et lui caressa le visage.
- Bien… Je ne veux pas que tu meures bêtement ! Je vais essayer de changer l’avenir ! Si j’y arrive, serais-tu d’accord de…
- De… ?
- De devenir ma femme ?
- Hein ?!!! Fuko devint d’abord toute rouge, puis toute blanche, toute bleue, pour finir presque inconsciente dans les bras du blessé.
Celui-ci, la secoua légèrement. Il était inquiet, mais il rigolait à la fois.
- Hey ! Tu pourrais au moins me répondre avant de t’évanouir, non ?!
Cachant sa tête contre le torse de son bien-aimé, la kunoichi se pouffa de rire, chatouillant par la même occasion le jeune homme avec son souffle.
- Bien sûr que je le veux !♥
Lui répondit-elle en souriant. Les deux jeunes gens se regardèrent, laissant le silence envahir la pièce à nouveau. Ils s’approchèrent l’un de l’autre doucement, leurs lèvres se touchèrent légèrement et…
« L’heure des visites est terminée !! » Hurla une infirmière en ouvrant la porte de la chambre.
Ils sursautèrent tous les deux, puis après quelques secondes, ils se mirent à rire ensembles.
- Bon, j’y vais ! Vivement que tu changes le destin ! Ah ah^^ Chantonna la jeune kunoichi en se levant.
- Oke ! A la prochaine, futur madame Kazaya !^^
Fière d’entendre ça, la jeune fille s’en alla en chantonnant. Le garçon quant à lui, se disait qu’il avait du boulot pour changer l’avenir…
Car pour le faire, il doit d’abord sortir de cet hôpital et fait en sorte que le côté sanguinaire de Fuko ne vienne jamais à la surface !